Panais sauvage (Pastinaca sativa) Membre de la famille des ombellifères, cette plante sauvage est très similaire au panais cultivé, et il est possible qu'elle se soit échappée des champs. Le panais sauvage est présent partout : sur le bord des routes, dans les prairies, sur le bord des champs...
C'est une bisanuelle qui se reproduit uniquement par germanisation.
Cette plante est fortement ramifiée, ses tiges sont creuses. Comme celles du panais, les feuilles composées sont vertes et denses. Les fleurs jaunes sont très au-dessus des feuilles, groupées en ombelles composées pouvant atteindre 20 cm de diamètre.
Mise en garde : ne la toucher pas sans protections. En effet , elle contient des furocoumarines qui peuvent provoquer de graves dermatites sous l'action de la lumière solaire!
Mais bizarement, la racine de cette plante est comestible en petite quantité.
PHOTOSENSIBILISATION AUX PLANTES
Photophytodermatose
La photophytodermatose se définit par une brûlure déclenchée par l'exposition solaire qui suit un contact avec une plante photosensibilisante.
Manifestations
Les sujets atteints sont le plus souvent des enfants qui jouent, s'assoient ou s'allongent sur l'herbe dévêtus ou en short. Sont également en cause : pique-nique, les travaux de jardinage (projection de jus de plante au cours du débroussaillage).
Après un contact avec la sève de la plante écrasée (roulades dans l'herbe, cueillette de bouquet), l'exposition au soleil déclenche une violente brûlure avec rougeur, sensation de cuisson, phlictène (cloque). Les lésions guérissent en 2 semaines et sont remplacées par une pigmentation brune séquellaire plus ou moins foncée selon le type de peau. Cette pigmentation peut être définitive sur peau mate.
Plantes responsables
Plantes habituellement suspectées : ombelliferes (berces, céléri, panais, ammi majus, cerfeuil sauvage...), bouton d'or, millepertuis.
Plantes méditerranéennes : rue et agrumes, figuiers et ficus.
Plantes plus rarement incriminées : moutarde, liseron des champs, persil, carotte (fanes), fraxinelle,aigremoine.
Le chénopode blanc et les feuilles du sarrasin (blé noir) sont surtout photosensibilisants en cas d'ingestion de feuilles en grande quantité par les animaux.
Photosensibilisations apparentées aux photophytodermatoses
Une photosensibilisation peut aussi être déclenchée par l'application cutanée de substances végétales contenant des molécules photosensibilisantes (furocoumarines) : Pigmentation aux parfums, à l'eau de cologne (bergamote), à des médicaments (arnica) ou après application d'huiles essentielles.
La photosensibilisation peut être révélée par une exposition au soleil ou aux U.V. artificiels.
D'autres plantes peuvent être responsables d'une allergie (eczéma de contact) avec photo aggravation (frullania, dahlias, chrysanthèmes, tulipes ...)
Illustrations :
Photophytodermatose : aspect à la phase précoce
Les plantes dont on doit se méfier :
Plantes de la famille du céléri (ombellifères)
La rue et les agrumes (rutacées)
Ficus et figuier comestible (figues vertes)
Bouton d'or (renoncules)
Moutarde
Liseron des champs
Millepertuis
Allergies aux lactones sesquiterpéniques
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PHOTOPHYTODERMATOSE : ASPECT A LA PHASE PRECOCE
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Photophytodermatose due à la rue commune
Photophytodermatose typique après contact avec une plante photosensibilisante et exposition au soleil dans les heures qui ont suivi.
Présence de phlicthènes (cloques) remplies de sérum sur fond de rougeur. Le tableau est identique à une brûlure solaire violente.
La disposition des lésions figure nettement le contact avec la plante.
érythème
Figure 1. Réaction cutanée à la sève du panais sauvage
photo cloc
Description
On trouve le panais sauvage (figure 2) le long des routes, des haies, dans les prairies et dans une moindre mesure sur les pourtours des champs cultivés. Pour plus de détails et savoir comment identifier le panais sauvage, se référer au site Web weedinfo.ca (http://bit.ly/KWmR6w).
Figure 2. Panais sauvage en fleurs
voir photo au debut post
Moyens de lutte
Le panais sauvage peut être maîtrisé seulement par des moyens mécaniques, en coupant la plante juste sous la surface du sol. La fauche n'éradique pas le panais sauvage mais permet de réduire la production de graines.
Le glyphosate est efficace contre le panais sauvage, mais il détruit du même coup toute la végétation pulvérisée. Il en résulte des zones dénudées, d'où un plus grand potentiel d'érosion du sol ou de déstabilisation des bords des fossés.
Une expérience sur le terrain a été lancée en 2009 avec comme but d'évaluer l'efficacité de cinq herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges, qui pourraient aussi combattre le panais sauvage, sans nuire à la végétation herbacée du couvert inférieur. Le panais sauvage a été traité avec des herbicides au stade végétatif à l'automne de la même année. Les classements sur l'efficacité ont été effectués les mois de mai et juin suivants. Le tableau 1 présente les résultats sur l'efficacité de la lutte contre les mauvaises herbes à feuilles larges en postlevée qui ont fait l'objet de l'essai.
Tableau 1. Moyenne d'efficacité contre le panais sauvage des différents herbicides contre les mauvaises herbes à feuilles larges en postlevée.
Traitements
Maîtrise en
%
Milestone
99 %
Distinct WDG
86 %
Classic 25DF
64 %
Estaprop Plus (582 g/L)
61 %
Banvel II 480 g/L
24 %
Pour plus d'information sur les produits et les doses de traitement pour combattre le panais sauvage, voir au chapitre ROADSIDES & NON-CROP AREAS de la publication 75F du MAAARO intitulée Guide de lutte contre les mauvaises herbes, disponible au
http://bit.ly/omafrapub75.Pour plus de renseignements :
Sans frais : 1 877 424-1300
Local : 519 826-4047
Courriel :
ag.info.omafra@ontario.ca Auteur : Gilles Quesnel, spécialiste de la lutte intégrée, grandes cultures, MAAARO
Date de création : 06 juin 2012
Dernière révision : 19 juin 2012
ÉRYTHÈME: Rougeur anormale de la peau due à la congestion des capillaires.