Les rutabagas sont !Ce légume-racine encore assimilé au rationnement de la Seconde Guerre mondiale a fait un retour en force dans les jardins ces dernières années. Facile de culture et au goût caractéristique, le rutabaga est une alternative à la pomme de terre et change un peu des choux et salsifis ingurgités pendant tout l'hiver.
Un légume oublié ?Durant la dernière Grande Guerre, le
topinambour et le rutabaga ont été parmi les rares légumes dégustés sans restriction. Car non réquisitionnés par l'Allemagne au titre des indemnités de guerre, comme l'était à l'époque la pomme de terre, dont la culture s'est retrouvée miraculeusement très marginale...
Aujourd'hui, on le classe sans difficulté dans la catégorie des « légumes anciens oubliés ». Ce qui n'est pas tout à fait juste, car le rutabaga (
Brassica napus subsp. rapifera) est arrivé en France au XVIIIe siècle seulement par la Scandinavie (pour comparaison, le chou-rave est connu chez nous depuis l'Antiquité...) et qu'il n'a été l'oublié que d'une génération, celle du baby-boom, pour reprendre ensuite vie dans les années 2000.
Remplaçant avantageusement la
pomme de terre dans de nombreux plats, le rutabaga fait partie de la famille des
choux et des
navets. Sa naissance provenant de l'hybridation des deux pour un résultat surprenant. Mi-figue mi-raisin. Il a en effet l'aspect d'un navet jaune-vert à la base bien enflée avec un léger goût de navet ET de chou.
Culture et entretienSon
semis est possible directement en terre à la fin du printemps, en sarclant le sol au préalable et en ajoutant un peu de
compost. Comme pour la culture des navets, les rutabagas apprécient le soufre et en incorporer un peu à la terre avant semis est conseillé. L'apparition de l'
oïdium et du
mildiou sera ainsi évitée.
Semer ensuite dans des petites tranchées d'un centimètre de profondeur maxi, espacées les unes des autres de 40 cm minimum et recouvrir les graines d'un peu de terre. Dans les régions tempérées, on peut également tenter un semis tardif d'automne, car le rutabaga supporte des gels de l'ordre de -10 °C.
Si le rutabaga est planté en juin, il convient en août de débarrasser les racines de la terre qui l'entoure en ne conservant que les petites racines recouvertes. Ce procédé aide à lutter contre la larve de la mouche du chou (son principal ravageur) qui sera encore un peu plus ralentie si un lit de
paille de lin a été déposé au pied des végétaux.
Pour éviter au sol un déséquilibre minéral et la prolifération des
maladies, il faut aussi penser à éloigner cette culture des crucifères, comme les brocolis, choux et radis, sans oublier les pommes de terre avec qui la cohabitation est difficile.
Récolte et dégustationOn récolte les rutabagas vers le mois d'octobre, soit près d'une dizaine de semaines après les semis. Les racines doivent alors mesurer entre 6 et 10 centimètres de diamètre à leurs bases. Ils peuvent ensuite se conserver comme des
carottes, enveloppés dans du sable et stockés au frais, à la cave... Pour ce qui est de la dégustation, toutes les idées sont permises : en purée ou en gratin, les rutabagas se marient parfaitement à la noix de muscade. Et en potée, à la place du navet, il fait un tabac.