Le cahier des arbresde la Coopérative des Toits-Unis
Techniques de coupe
Structure de l’arbre (source : Jardin botanique)
La taille occasionne inévitablement des blessures aux végétaux. Toutefois, lorsqu’elle est bien exécutée, elle favorise la cicatrisation rapide et complète des plaies de coupe. Elle réduit également les risques de pourrissement dû à l’invasion par des micro-organismes. Il est donc essentiel de savoir où et comment tailler.
Coupe d’une branche près du tronc
Lorsqu’on doit couper une branche près du tronc, il est important de préserver l’arête et le collet de la branche. Ces deux points constituent la limite entre les tissus de la branche et ceux du tronc. En les conservant, on se trouve à couper uniquement la branche et non une partie du tronc. La cicatrisation est ainsi plus rapide et les risques de pourrissement interne limités.
Les coupes rases (trop près du tronc) sont à proscrire, de même que les coupes trop éloignées qui laissent en place un chicot (la partie restante d’une branche ou d’un rameau coupé trop loin du tronc ou brisé).
Le chicot empêche le bourrelet cicatriciel de recouvrir complètement la blessure de coupe et constitue un site d’entrée idéal pour les micro-organismes, les champignons et les insectes ravageurs du bois.
La coupe doit être franche et précise et avoir un angle légèrement oblique, soit approximativement le même angle que l’arête par rapport au tronc. Ce plan de coupe permet au bourrelet cicatriciel de se développer tout autour de la blessure et de la recouvrir progressivement. De plus, l’eau de pluie risque moins de s’accumuler.
Coupe d’une branche près du tronc (source : Jardin botanique de Montréal)
Cas particulier : coupe d’une grosse branche
Les branches ayant un diamètre supérieur à 4 cm doivent être taillées en trois étapes pour éviter qu’elles n’arrachent les tissus du tronc lors de leur chute.
- Pratiquez une incision sous la branche à couper à une distance de 30 à 45 cm du collet. La profondeur de l’incision doit être égale au tiers du diamètre de la branche.
- Effectuez une deuxième coupe sur le dessus de la branche, à environ 5 cm de la première incision. La branche tombera lorsque les deux incisions se rejoindront.
- Supprimez le chicot restant en respectant l’angle de coupe décrit précédemment.
Coupe d’une grosse branche (source : Jardin botanique de Montréal)
Raccourcissement d’une branche ou d’un rameau
Lors du raccourcissement d’un rameau (diamètre de 3 cm et moins) ou d’une branche, il est toujours recommandé d’effectuer une coupe directionnelle. C’est-à-dire que la coupe doit être pratiquée de manière à orienter la branche ou le rameau raccourci vers l’endroit le plus propice à son développement.
Coupe directionnelle (source : Jardin botanique de Montréal)
Le raccourcissement d’un rameau se pratique à un angle d’environ 30°, à quelques millimètres au-dessus d’un bourgeon latéral. Quant au raccourcissement d’une branche, il doit toujours être exécuté à l’aisselle d’une ramification, en prenant soin de ne pas endommager l’arête.
Raccourcissement d’un rameau au-dessus d’un bourgeon (source : Jardin botanique de Montréal)
Le bourgeon ou la ramification joue le rôle d’appel de sève. L’appel de sève permet de rediriger la sève tout en limitant l’apparition de gourmands. De plus, la cicatrisation est accélérée par le passage de la sève à proximité de la plaie. L’appel de sève doit avoir au moins le tiers du diamètre de l’axe à couper, sinon il risque de se dessécher.
Coupe avec appel de sève (source : Jardin botanique de Montréal)
Produits de recouvrement des blessures
L’application de produits sur les plaies de coupe (enduits, peintures, mastics, etc.) est inutile et peut même avoir un effet néfaste sur les végétaux, en créant un milieu favorable à la prolifération des insectes et des maladies. Comme les plantes ligneuses possèdent leur propre système de défense face aux agents pathogènes, il est préférable de laisser les plaies de coupe à l’air libre.